Par Patience Ombick,

Les actions entreprises dans le cadre du Plan Gouvernemental de lutte contre la corruption élaborée en 1997 et codifié dans le document « Cameroun : les Chantiers de la Gouvernance » (2004) témoignent du lien étroit entre le fléau de corruption et les conséquences sur le développement durable du Cameroun. Néanmoins, les efforts fournis par le gouvernement depuis la croisade lancée en 1982 contre ce phénomène, à travers la ratification en 2004 de la convention de Mérida (convention des Nations-Unis de lutte contre la corruption), la mise sur pied des institutions de lutte contre la corruption et l’élaboration des documents stratégiques, plaident en faveur d’une volonté politique de combattre ce phénomène.

Toutefois beaucoup reste à faire pour parvenir à modifier la perception populaire d’un certain laxisme du gouvernement, mais aussi pour réfréner les effets négatifs de la corruption sur le plan socio-économique et sur le respect des droits de l’Homme. Par exemple, les pertes annuelles de ressources liées à la corruption sous forme de pots-de-vin représentent environ 25% du PIB, ce qui a été chiffré à environ 148 milliards de dollars dans le rapport de U4 « Anti-Corruption Resource Centre » de la Banque Mondiale publié en 2007. Par ailleurs, l’État du Cameroun perdrait en moyenne par an 400 milliards de francs CFA à cause de la corruption (Ekoum, Wikipédia) et les transporteurs clandestins de Yaoundé verseraient annuellement une somme de 27 millions de FCFA aux forces de l’ordre plutôt que de se mettre en règle en obtenant les pièces exigibles pour le transport public (GERDDES-Cameroun).

Pourtant sur le plan institutionnel, de nombreux moyens ont été déployés pour barrer la route à ce phénomène. On peut citer la mise sur  pied de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF) en 2005, de la Commission Nationale Anti-corruption (CONAC) en 2006, du Contrôle Supérieur de l’Etat (CONSUPE) réorganisé en 2013 et du défunt programme Change Habit Oppose Corruption (CHOC) qui fût le partenaire technique et financier de la CONAC dans le cadre de la formulation des Stratégies Nationales de Lutte Contre la Corruption (SNLCC, 2010-2015) adoptées en 2011 par le gouvernement et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF).

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Patience Ombick est la directrice de l’Institut Politique Nkafu, un think-tank camerounais à la Denis & Lenora Foretia foundation. Email: [email protected]

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